Depuis la fin du XXe siècle, il n’y aura plus de grandes avancées telles que celles que nous avons connu. L’élevage s’est pérennisé et a même tendance à tourner en rond chez les Pur-Sang. Il n’y a plus de guerres nécessitant les chevaux, ils ne nous servent pas non plus à nous déplacer, et ils se résument donc à une simple utilisation “de loisir”. Une fois le modèle posé, il suffit, à première vue, de l’exploiter pleinement tout en veillant à innover et à évoluer au fil du temps.
Et pourtant… les courses de plat (et les courses en général même) n’ont pas connu un véritable engouement, bien au contraire !
Même si, à partir de 1960, l’organisation des courses est devenue de plus en plus professionnelle, le plat est, en France et à l’étranger, la discipline la plus populaire et prestigieuse du monde des courses, et son modèle de l’époque reste à quelques choses près le même.
Les avancées se sont traduites, ces dernières années, non pas par une amélioration du Stud-Book ou par de grandes importations de chevaux, puisqu’aujourd’hui le cheval ne représente qu’un loisir dans notre société, et l’évolution de la race en plat est maintenant ancrée.
Toutefois, l’avancée et la diversification des races de chevaux seront toujours d’actualité.
Une race sortira du lot grâce à des éleveurs avant-gardistes et visionnaires, comme la famille Cyprès.
C’est en 2005 que sera créé le Stud-Book AQPS pour les chevaux Autre Que Pur Sang.
Cette nouvelle race, très populaire depuis la fin du XXe siècle en obstacle, sera aussi adoptée en plat au fil des années, avec des courses leur étant réservées et même des courses de Groupe. Il ne sera pas rare de les voir s’imposer en obstacle face aux purs, Al Capone II étant le parfait exemple !
Chez les Pur-Sang, quelques courses de Groupes ont agrémenté le programme, mais les choses sont déjà ancrées depuis le XIXe pour la plupart.
En revanche, tout ce qui gravite autour a connu de véritables avancées; tout d’abord, les pistes, avec l’apparition début 2000 de la PSF. La Piste en Sable Fibré est une piste “tout temps” qui ne gèle pas et qui permet aux chevaux de courir par tous les temps ainsi que d’offrir un sol plus souple et, par conséquent, moins agressif pour leurs membres. Cette surface sera critiquée autant qu’adoptée. Certains regretteront le gazon qui est la seule forme, à leurs yeux, de courir sur un hippodrome, d’autres vanteront les mérites de cette piste leur permettant de courir même en hiver et de bénéficier des qualités de souplesse pour les membres des chevaux.

Les équipements également, les bandages, les guêtres, les œillères… etc. sont développés pour éviter les blessures et améliorer leur confort et ainsi convenir au mieux aux chevaux.
Chez les Hommes, les protections seront également un sujet de prédilection, gilets et les casques étant leur seul rempart contre les chutes, il est impératif que ces équipements soient à la pointe de la technologie.
Depuis des années, le poids est également au cœur des préoccupations, avec des jockeys bien plus grands qu’à l’époque, ce qui rendra le défi de trouver des jockeys capables de faire le poids de plus en plus difficile dans les années à venir.
La question des femmes est également un sujet de préoccupation, notamment en ce qui concerne la reconnaissance qu’elles reçoivent une fois qu’elles sont devenues professionnelles mais aussi la nécessité d’attirer de jeunes talents dans le métier. Tout cela contribue à garantir l’égalité des chances, à assurer la sécurité des Hommes et des chevaux, à améliorer l’image des courses auprès du grand public et à développer l’industrie pour en assurer la pérennité.
C’est pourquoi de nouvelles courses émergent et les formats se diversifient, comme les courses nocturnes, par exemple. Deauville est le dernier grand hippodrome à s’être équipé de projecteurs pour permettre des courses nocturnes et offrir une nouvelle attraction pendant le meeting estival, évitant ainsi les grosses chaleurs de la journée tout en apportant une ambiance plus festive pour le public, à l’image des “Jeuxdi” de Longchamp.
L’internationalisation est de plus en plus importante, avec la facilité de voyager des chevaux qui permet désormais d’avoir des courses internationales, comme lors des grands week-ends de courses à Longchamp, où l’on voit se déplacer des Anglais, des Irlandais, des Allemands, etc.
Ce qui était déjà le cas par le passé, mais est désormais plus facilement réalisable grâce à ces avancées, permettant ainsi aux chevaux de participer à des préparatoires pour les grandes courses.
Plus récemment, la technologie de suivi des parcours offre une nouvelle attractivité aux courses grâce aux caméras embarquées, offrant une immersion totale pour conquérir de nouveaux fans.
Toute une économie parallèle est en train de se former, notamment avec les NFT pour le PMU, ainsi que l’application Eqwin, encore en phase de test, qui permet de devenir propriétaire virtuel de chevaux.
Le premier quart de siècle n’a pas vraiment contribué à redresser la situation et s’est contenté d’être une continuité de l’après-guerre et de la fin du XXe siècle.

Cependant, les choses semblent changer, notamment grâce à l’innovation hors filière, qui exploite les nouvelles technologies au service des courses.
Espérons que les dirigeants sauront se montrer ouverts et profiter de cette opportunité pour faire des courses un condensé de technologies dans un cadre majestueux et intemporel, synonyme d’élégance et de pureté.