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L’obstacle après le plat !

Comme toujours, il faut traverser la Manche pour retrouver les premières traces de courses hippiques. L’obstacle, tout comme le plat, est né sur des terrains informels, des zones vagues, avec des obstacles naturels. Le Steeple-Chase est d’ailleurs la première forme de course d’obstacles. Plus tard viendront les courses de haies et le cross, appelé “Steeple-Chase Cross-Country” dans son intitulé.

L’obstacle doit sa naissance à la chasse à courre. Au retour de la chasse, le but était pour les cavaliers de rejoindre un point A matérialisé par le clocher du village où ils se trouvent et le point B qui est le clocher du village prochain. L’objectif était donc d’aller le plus vite possible afin de remporter cette “course au clocher”, dans son appellation française, le “point to point” en anglais. Mur, haie, bull-finch, rivière, tout était franchi afin de relier le prochain clocher en vainqueur.

Course à la manière des Point to Point

Ce schéma, apparu à la fin du XVIIIe siècle chez les “Anglais”, sera repris en France à partir du XIXe siècle.

Le 23 mars 1863 a lieu l’inauguration de l’hippodrome de… Vincennes. Avant d’être l’hippodrome de trot que l’on connaît, Vincennes a connu une première vie avec l’obstacle, avec trois courses d’obstacle au menu de la réunion.

Après le début des années 1870 mouvementées et le conflit franco-prussien, l’hippodrome réouvrira le 7 septembre 1879, pour le trot. Il le restera à partir de ce jour, même si jusqu’en 1906 et l’instauration du meeting d’hiver, on pourra assister à quelques courses d’obstacles encore. La grosse part sera laissée à Auteuil, à partir du 1er novembre 1873.

L’année suivante, la Grande Course de Haies et le Grand National de France seront créés, ce dernier étant en concurrence avec le Grand National de Liverpool, disputé depuis 1839 sur l’hippodrome d’Aintree, en Angleterre. Il deviendra après deux années sous cette appellation, le Grand Steeple-Chase de Paris, Gr.I, à la demande du conseil municipal de Paris qui comptait une participation dans la dotation de la course.

D’abord couru sur la distance de 6 400 mètres, il sera passé sur la distance de 6 000 mètres dès 1875, puis porté à 6 500 mètres en 1889, pour être allongé à 6 900 mètres lors des épreuves de 1924 et 1925. Tantôt réaugmentée puis réduite, la distance sera de 6 000 mètres à partir de 2014.

Quant aux conditions, la course sera ouverte aux chevaux de 4 ans, et certains la gagneront à cet âge, mais à partir de 1941, ils en seront exclus. Le Prix Maurice Gillois, Gr.I pour 4 ans, sera créé cette année-là et offrira aux chevaux de cet âge une course fermée où ils pourront s’affronter en évitant les combats face aux vieux et sur une distance qui épargnera leur jeune organisme. La dotation du “Grand Steeple”, comme on l’appelle communément, d’environ 400 000 francs, sera concurrencée par le Grand Steeple-Chase de Nice, l’hippodrome du Var en 1927 et 1928, avec une dotation de 500 000 francs. Soutenue par Napoléon III, la Côte d’Azur connaîtra, fin XVIIIe-début XIXe siècle, un hippodrome à Mandelieu où la première course se disputera avec seulement deux concurrents. Il subsistera sur la Côte d’Azur deux hippodromes jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Puis, détruits pour des raisons diverses et variées, il sera créé l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer, ouvert en 1952.

Franchissement du Rail Ditch and Fence, le “juge de paix” à Auteuil

L’autre hippodrome du Sud, Pau, sera inauguré à l’occasion de ses premières courses, en 1842. C’est un peu plus tôt que la société des courses voit le jour, en 1839, sous le nom de Société d’Encouragement des Basses-Pyrénées pour l’Élève du Cheval. Le premier Grand Prix de Pau aura lieu en 1879 et le premier Grand Cross en 1924. Afin de s’imposer dans la durée et de coller au maximum au temple de l’obstacle, en 1981, sera créé un parcours de haies “type Auteuil”. Ces dernières années, il ne sera pas rare de voir des chevaux ayant brillé à Auteuil faire une rentrée à Pau, que ce soit en haies ou en steeple, d’ailleurs !

Tout au long de son histoire, l’obstacle bénéficiera de l’avancée des courses en général pour évoluer, le plat restant tout de même la boussole. Malgré la présence de Fontainebleau et Compiègne, complémentant Auteuil dans ce que la France compte comme hippodrome “parisien”, Auteuil reste la référence aujourd’hui encore. Le seul hippodrome où se disputent des courses de Groupe 1 en obstacle, considéré comme “Le temple de l’obstacle” avec son parcours en huit, la ligne intérieure et extérieure du parcours de steeple-chase, sa montée pour finir, ses obstacles tous plus imposants, en somme, la référence pour l’élite des chevaux !

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