Par Maxime Seyvet
Avant toutes choses, nous tenons à remercier chaleureusement Mademoiselle Tiphaine Levesque pour avoir répondu favorablement à notre demande d’interview ainsi que pour sa grande disponibilité.
❝Une écurie familiale❞
📸 Facebook « Ecurie de l’iton »
Fille de l’émérite Hugues Levesque, figure emblématique dans les courses hippiques en particulier dans l’élevage où il est un acteur phare à la tête de l’écurie de l’Iton, Tiphaine Levesque a grandi au coeur de sa passion.
Bercée depuis son plus jeune âge aux côtés des chevaux, c’est tout naturellement qu’elle s’est destinée à travailler aux côtés de son père au sein de l’écurie de l’Iton.
Également diplômée de la prestigieuse Ecole Supérieure des Agricultures (ESA), Tiphaine a accepté de nous raconter son parcours, l’histoire et les coulisses de l’écurie de l’Iton.
Bonjour Tiphaine, pour les personnes qui vous découvre, comment êtes-vous entrée dans le monde des courses hippiques ?
❝Mon père étant à la fois éleveur et entraîneur, j’ai depuis toute petite eu la chance de vivre aux côtés des chevaux et même de m’en occuper. C’est tout naturellement que je me suis tournée vers cette passion. J’ai également fait des études d’ingénieries agricoles à l’E.S.A. (Ecole supérieure des agricultures) où j’ai obtenu mon diplôme en 2021. Ce n’est certes pas un parcours classique dans le milieu mais j’ai pu apprendre des spécificités qui me seront sans doute utiles dans le futur. Je travaille à l’écurie de l’Iton, m’occupe des chevaux, des soins, et ai eu la chance également de passer 1 mois chez Laurent-Claude Abrivard l’hiver dernier. Avec une licence scolaire, je ne peux être associée actuellement qu’aux chevaux issus de l’entraînement de mon père, Hugues Levesque. À partir de septembre 2022, je pourrai courir sous d’autres entraînements. J’ai hâte !❞
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de l’écurie de l’Iton ?
❝Oui ! En fait à l’origine l’Écurie de l’Iton était auparavant « La Pichonnière » que mon grand-père avait créé en rachetant le haras de Jean Gabin. À l’époque, il trouvait dommage d’avoir acquis un haras sans avoir de chevaux. Il a ainsi noué une relation avec Michel Roussel afin d’acheter des chevaux. Mon père, plus jeune à cette époque, venait de terminer ses études dans lesquelles son mémoire était attrait sur l’alimentation des chevaux. Cherchant une voie, il s’est lancé dans l’élevage. Il a ainsi élevé des chevaux, en les nommant ❝ de l’Iton ❞ : le nom de la rivière qui traverse le haras. C’est plus tard dans les années 2000 que toutes nos activités, élevage et entraînement furent regroupées ici, à La Ferrière, où se trouve l’écurie de l’Iton.❞
📸 Facebook « Ecurie de l’iton »
Ecosse Bleue est une jument qui vous a permis de vous dévoiler notamment sous la selle, parlez-nous de ce magnifique duo que vous formez ensemble. Aurons-nous l’occasion de la revoir prochainement ?
❝Ecosse est l’une de mes juments de cœur, elle m’a permis de progresser et de participer à des épreuves au sein de l’hippodrome de Vincennes, un rêve pour tous les jeunes drivers et jockeys. Outres ses victoires, ce qui m’a marqué sont ces 3 deuxièmes places sur la cendrée cet hiver, on n’a pas réussit à gagner ! (rires). Petite anecdote, quand on regarde le site du Trot, ses secondes places à Vincennes comptent parmi ses meilleures performances, plus que ses autres victoires (sourire). Ecosse ne sera plus revue en compétition, en effet, elle a débuté sa nouvelle carrière de poulinière ! Petit scoop : elle est pleine de Golden Bridge [Haras de Bouttemont] ! Je la vois tous les matins à l’écurie (sourire) !❞
À titre personnel, quelle est la victoire qui vous a apporté le plus d’émotions ?
❝La victoire qui m’a apporté le plus d’émotions est celle avec Ecosse Bleue justement, à Meslay-du-Maine, dans une course qui rendait hommage à Baptiste Ferchaud, un jeune homme disparu tragiquement à Angers… Ce fut une vive émotion ce jour-là. ❞
Et d’un point de vue nostalgique, quel cheval vous a le plus marqué dans l’histoire des courses ?
❝Comme ça… je dirai Roxane Griff ! C’est une jument de course qui m’a marqué, à la fois par sa longévité et son courage. Elle a fait une longue carrière. C’était une crack…❞
Vous êtes très active sur les réseaux sociaux et avez ainsi su nouer un lien avec les turfistes, est-ce un choix personnel qui vous tient à cœur ?
❝Bien sûr ! Cela s’est fait naturellement et progressivement. L’idée est de montrer la vie à l’écurie. C’est un moyen simple de créer un lien avec les turfistes, et, pour les joueurs, de communiquer du mieux qu’on peut au sujet des chances de nos chevaux. Il y a beaucoup de retours positifs, cela nous encourage à continuer !❞
Petite question, avez-vous un hippodrome que vous appréciez tout particulièrement ?
❝Dans les hippodromes « premium » et selon les saisons j’adore aller à Cabourg l’été et à Vincennes l’hiver. Concernant les hippodromes provinciaux, j’aime beaucoup l’hippodrome de la Ferté-Vidame, surnommé « l’hippodrome de Pipe-Souris » : il y a de l’ambiance ! Enfin, j’adore aussi l’hippodrome de Saint-Aubin-les-Elbeuf, une piste super originale (rires) avec également une belle ambiance !❞
Votre père est une figure emblématique de l’élevage de l’Iton, aimeriez-vous tout comme lui dédier une partie de votre vie à l’élevage ?
❝Tout à fait. C’est d’ailleurs l’un de mes objectifs. Je n’imagine pas entraîner des chevaux sans les élever, ou les élever sans pouvoir les entraîner par la suite. C’est d’autant plus vrai que j’ai toujours grandi avec cette image élevage et entrainement associés. De plus, l’élevage est un point fort de notre écurie, je souhaite que cela perdure.❞
À propos des chevaux issus de l’élevage de l’Iton, pouvez-vous nous donner des nouvelles des anciennes stars de l’écurie ?
❝Tout le monde va bien ! Je pense notamment à Panache de l’Iton, qui, bien que vieillissant, est en super forme, à l’instar de Noora de l’Iton. Concernant Panache, Il fait la monte à Soligny-la-Trappe ! Il a produit de bons chevaux comme Balzac de l’Iton, Cadence Del Fretta, Espoir d’Elphigny et plein d’autres…❞
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Pour les passionnés et turfistes aguerris qui nous lisent, pouvez-vous nous confier les belles chances à venir pour l’écurie ?
❝ ✱ Gamay de l’Iton est le fer de lance de notre écurie. il s’est vraiment bonifié avec le temps en devenant super régulier, et ce, à un haut niveau. Il vient de super bien courir à Cherbourg. Il est à suivre, surtout cet hiver !
✱ Quant à Favori de l’Iton, il semble revenir en forme, bien qu’il est tendance à ne plus trop vouloir se livrer. Il a souffert d’une maladie et on s’est assuré de lui donner les meilleurs soins. Il participera au Grand Prix de la ville de Cabourg ce vendredi 22 juillet. Le vrai Favori a sa chance, mais on est un peu dans le doute…
✱ Gaïa de l’Iton est une jument très sympa et régulière. Elle est à suivre sur le sable. Elle a un bel engagement le dimanche 24 juillet à Saint-Malo.
✱ Hadès de l’Iton est un cheval très intéressant, à suivre tout particulièrement au monté prochainement.
✱ Enfin, l’essai au monté de Gravoche de l’Iton n’a pas été concluant, il sera plus évident de le suivre à l’attelé à l’avenir. ❞
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Pour finir, dites-nous, avez vous un petit chouchou dans l’écurie ?
❝J’aime tous mes chevaux (rires) ! Mais… c’est vrai que je m’occupe tout particulièrement de Gamay à l’écurie. Il adore aller se promener, il a un caractère super sympa, c’est une force tranquille… C’est mon chouchou (sourire) ! ❞
Encore un grand merci à Tiphaine Levesque pour le temps qu’elle nous a accordé, son accueil chaleureux ainsi que ses récits et anecdotes passionnants racontés lors de cette interview.
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Ecurie de l’iton – https://www.facebook.com/Ecurie.Iton
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-Maxime Seyvet