Par @ThibaudLst
Ayant récemment connu de belles expériences au Canada et en Floride, Anaïs Michel est de retour en France pour reprendre la compétition! Prestataire de service dans la vie, elle est également impliquée dans l’écurie familiale de son père, pour laquelle elle gère la page Facebook . Elle a accepté avec gentillesse de répondre aux questions d’Horseturfpro:

1) Nous vous avons vu réapparaitre sur les programmes en ce début d’année 2019 après un second semestre 2018 sans compétition, ce qui est assez inhabituel dans votre cas. Réalisiez-vous un projet personnel ou prépariez-vous votre avenir hippique?
“J’avais besoin de changer d’air et suis partie presque 6 mois de l‘autre côté de l’Atlantique. J’ai travaillé pour l’un des meilleurs entraîneurs américains au Canada, où j’étais responsable de supers chevaux. On a couru les plus grandes courses et c’était une expérience formidable.
J’ai ensuite suivi l’équipe en Floride où arrivent tous les yearlings afin de les préparer pour leur année de deux ans. J’ai finalement pris quelques semaines de vacances en Californie et au Venezuela avant de rentrer à la maison, la compétition me manquait.”
2) Ou est située l’écurie familiale? Avec combien de pensionnaires? Quelle est votre place dans celle-ci?
“Nous sommes situés tout près d’Angers, dans une toute petite structure familiale et atypique. Nous avons 25 à 30 chevaux à l’entraînement à l’année, et près d’une soixantaine de pensionnaires avec l’élevage.
Pour ma part je suis prestataire de service principalement dans les chevaux de selle. Je passe tout mon temps libre à l’écurie où je trotte pour mon plaisir et apporte les soins aux chevaux. J’adore me rendre aux courses le plus souvent possible avec nos pensionnaires que ce soit pour m’en occuper ou mener en amateur.”
3) Quelle sensation vous procure la compétition?
“J’ai toujours été compétitrice dans l’âme. D’abord en saut d’obstacle puis en me passionnant tardivement pour les courses. Mon cheval de concours ayant dû prendre sa retraite anticipé, les dimanches aux courses ont vite pris la place de ceux en CSO. Je n’ai pas de stress, mais toujours le souci de bien faire et l’envie de tirer le meilleur de mes partenaires. Bien les présenter, bien les préparer, bien partir et ensuite essayer de prendre les meilleures options. J’ai souvent beaucoup de mal à digérer mes erreurs. Les courses me procurent beaucoup d’émotions, que ce soit dans le sulky ou en spectatrice. Je suis quelqu’un d’entière et vit les choses à fond.”
4) Quel est votre plus beau souvenir en course?
“J’ai tellement de beaux souvenirs… La première victoire bien sur, pour le chef, à la surprise. La première (et seule) à Paris est inoubliable. Gagner dans le temple du trot un dimanche de Prix de Bretagne est incroyable, et même si ce n’était pas pour mon père, je sais que ça l’a rendu fier. Les trois victoires le même été avec Sire du Plessis qui était compliqué, et puis ma seconde place à Vincennes avec Bagdad, mon propre cheval, acquis quelques mois auparavant et qui enchaînait les premiers accessits. J’ai découvert les joies d’être propriétaire et je dois beaucoup à mon petit cheval. Ah oui… Ma victoire montée était le symbole d’un objectif atteint puisqu’on m’a souvent dis que je n’y arriverais pas, étant trop grande, trop lourde, trop raide et m’y étant mis trop tard. Gagner dans cette discipline pour l’une de mes meilleurs amies reste un formidable souvenir également.”
5) Vous avez un ratio en course avec 15 victoires pour 156 courses disputées, comment expliquez-vous cette belle réussite?
“J’ai la chance d’avoir de nombreux pensionnaires à mener par la biais de l’écurie familiale. Nous avons une piste bénéfique au moral des vieux, et en ajoutant des soins, nous arrivons à rendre compétitif des chevaux qui ne l’étaient plus.
De cette manière, j’ai chaque année 5 ou 6 chevaux susceptibles de courir en amateur avec des chances régulières notamment à la belle saison. Plus que les victoires, c’est la régularité qui m’intéresse car dans cette catégorie, nos pensionnaires ont leur places aux balances la majorité du temps.”
6) Quels chevaux allez-vous driver cette année dans le rang des amateurs? Allons-nous vous revoir rapidement au sulky de CRONOS D’HAMELINE avec lequel vous semblez bien vous entendre?
“Je devrais être encore bien équipée cette année avec Berlingot qui excelle dans cette catégorie. Archi pratique et généreux, il répond toujours présent à la belle saison.

J’espère retrouver Bagdad qui a de la marge en amateur et peu très bien faire sans soucis de santé. Bomec de Baubrie et Cigogne d’Epuisay devraient pouvoir trouver de bons engagements tout comme Dusty de Guez et Déesse du Bouillon que j’aurai la chance de mener pour la première année.
J’ai eu le plaisir de mener notre bon Cronos d’Hameline en ce début d’année. Je surveillais cet engagement depuis les Etats Unis puisque les courses en amateurs pour ces chevaux argentés sont très rares. Le parcours peu rapide des 4175 mètres lui aura donné du moral et il n’a pas eu à forcer pour prendre la troisième place. C’est un vrai plaisir de mener de tels chevaux, mais c’est rare, il faut en profiter !”

7) Des chevaux à suivre dans les prochains mois pour les lecteurs?
“Be Good commence a avoir un compte en banque bien rempli mais devrait pouvoir faire une belle saison dans des courses visées tout comme Cronos d’Hameline qui semble revenir en forme. Epona Censerie vient de faire une très belle rentrée et devrait nous faire plaisir en province tout comme Eshalla qui réalise un bon début d’année.
Nous comptons sur les retours d’Elegante Censerie et Elixir du Lupin qui continuent leur préparation après avoir été porteur de la rhino l’an dernier. Il faudra viser juste avec Etiouni et Express Moon. Feedback et Flight Secret sont des poulains de qualités qui ont été castrés cet hiver et qui devraient avoir les moyens de bien faire.”
8) Quel est votre objectif à long-terme?
“Mon activité de prestataire de service est pratique car je peux m’adapter pour pouvoir aller aux courses régulièrement. Je trouve de plus en plus de plaisir dans cette discipline qui me passionne et j’ai envie de m’y investir de plus en plus. Pour l’instant mon statut d‘amateur me convient très bien car il me permet de courir régulièrement et avec des chances correctes. J’aime l’idée de garder un pied un peu partout, dans les chevaux de selle comme dans les chevaux de course, c’est très intéressant et enrichissant.”
Encore un grand merci à Anaïs pour ses réponses à nos questions!